Vidéo : Jean-François KERVÉGAN - Le droit chez KANT
Mis à jour le vendredi 1er janvier 2016 , par
La Révolution française, commence Jean-François KERVÉGAN, a eu un impact considérable sur la philosophie allemande. Cette révolution s’est faite au nom de principes et au nom du droit. C’est une révolution philosophique. Les débats qui l’ont précédée sont nourris de philosophie. De l’autre côté du Rhin, une autre révolution a eu lieu, celle du kantisme. Mais c’est une révolution philosophique. Si bien que HEGEL a pu dire des Allemands qu’ils avaient fait en théorie ce que les Français avaient réalisé en pratique.
La philosophie juridique et politique de KANT constitue un commentaire spéculatif de la Révolution française. Celui-ci commence par une refonte de la problématique du contrat social.
À la différence de ses prédécesseurs, KANT rejette l’hypothèse d’un état de nature ou d’un contrat social primitif. Ni l’un ni l’autre ne sont un objet d’expérience, ils ne peuvent donc être connus. Le contrat social doit être conçu comme la norme rationnelle de toute communauté politique effective. Il représente une idéalité, la condition normative de légitimité de l’autorité politique. Tout doit donc se passer comme si le pouvoir légitime était fondé sur un contrat originaire de chacun avec chacun. La société politique est normativement fondée sur le contrat social. Elle se distingue de toutes les formes d’associations qui ne présupposent pas l’idéalité normative du contrat social. La société politique est une construction normative. L’état de nature s’en distingue car il ne repose pas sur une norme. Cet état de nature n’est d’ailleurs pas exclusif de toute vie sociale.
La constitution de la société politique repose sur des principes de droit public. Ces principes sont au nombre de trois : la liberté, l’égalité et l’indépendance. Le premier de ces trois droits et le plus important. Le principe de liberté s’applique à l’homme. C’est un droit antérieur à la société politique mais qui ne prend sens qu’à l’intérieur de celle-ci. Le principe d’égalité juridique des sujets du pouvoir signifie que ceux-ci ont un pouvoir de contrainte mutuelle. Il n’y a pas d’inégalité juridiquement valable. Les privilèges doivent être abolis. Le principe d’indépendance concerne l’indépendance économique des citoyens. Elle est, selon KANT, la condition de leur indépendance politique.
Date de réalisation : 12 Janvier 2012
Durée du programme : 81 min
Classification Dewey : L’Etat, Philosophie et théories du droit, Philosophie et théorie de la science politique, France : Révolution de 1789
Catégorie : Conférences
Niveau : Tous publics / hors niveau
Disciplines : Morale (éthique), Philosophie moderne occidentale, Philosophie du droit, Politique et gouvernement, La révolution, Morale et politique
Collections : CPGE littéraires, CPGE scientifiques
Auteur(s) : KERVÉGAN Jean-François
Producteur : Lycée d’Etat Jean Zay - Internat de Paris
Réalisateur(s) : CECCALDI Pascal
Langue : Français
Mots-clés : contrat social, républicanisme, pacte social, théorie du contrat, état de nature, Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, Révolution française de 1789, Staatsbürger, droit cosmopolitique, Völkerbunt, Etat de droit
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