Séminaire Crise et souveraineté

Mis à jour le mardi 1er septembre 2015 , par Boris Debot

Le séminaire “Crise et Souveraineté” se tient le vendredi de 17h à 19h en salle Nosophi. Organisé par Masoud Sinaeian (PhiCo/NoSoPhi) et Lyess Bouderbala (CHSPM), il est ouvert à tous et diffusé sur internet : nous relaieront sur le site disciplinaire Philosophie de l’académie de Guyane les enregistrements audio des séances et les documents proposés au public durant la tenue du séminaire.

Le discours médiatique ne cesse de recourir à l’idée de crise pour qualifier des bouleversements qui frappent le climat et la finance. Si ce terme est ainsi employé, c’est parce qu’il désigne une rupture violente que rien ne laissait présager. En effet, la crise n’est pas simplement la modification temporaire d’un état de choses, mais plutôt une transformation si radicale qu’elle introduit un péril. Ainsi, le concept de crise, en ce qu’il qualifie des transitions brusques impliquant la disparition d’un équilibre, est particulièrement pertinent pour penser les ruptures qui affectent la souveraineté. La souveraineté, puisqu’elle désigne le caractère ultime d’une autorité, un pouvoir qui est dernier ressort, est précisément l’instance qui, dans le politique, est frappée par des tensions et doit continuellement refonder sa légitimité.

La confrontation entre les concepts de crise et de souveraineté oblige également à reconsidérer l’écroulement du théologico-politique sur lequel la modernité s’est constituée. Le XVIIe siècle est censé avoir fourni une justification du pouvoir politique libérée du théologique : le pouvoir n’est plus dérivé de Dieu mais de la volonté de l’individu. Or, un retour sur la crise sur laquelle s’est instituée la modernité permettrait de réexaminer l’étendue de cette autonomisation. Cela permettra également de faire apparaître les métaphores théologiques qui continuent de traverser les concepts de la philosophie politique.

Ainsi, ce sont ces rapports entre les concepts de crise et de souveraineté que nous souhaiterions interroger à l’occasion d’un séminaire qui se tiendra à Paris 1 de novembre 2015 à juin 2016. Nous nous interrogerons sur l’hypothèse selon laquelle, malgré l’apparence d’une universalité et d’une nécessité, la souveraineté cache en elle-même une faiblesse, à savoir le risque permanent de la crise. Nous étudierons à la fois les discontinuités entre les paradigmes de la philosophie politique, les oppositions entre doctrines, mais aussi l’ensemble des phénomènes qui manifestent une rupture de la légitimité du pouvoir.

Le séminaire sera diffusé en visioconférence dans la salle audio-visuelle du Lycée Félix Éboué à partir du 22 janvier et jusqu’à la séance d’avril. Le public sera celui des CPGE, des élèves de 1° et Tles qui préparent sciences po et ensuite, selon l’intérêt de chacun.

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