Second séminaire de recherche « Crise et souveraineté » en salle audiovisuelle au lycée Félix ÉBOUÉ

Mis à jour le lundi 25 janvier 2016 , par Boris Debot

Le second séminaire de recherche en visioconférence, consacré au thème « Crise et souveraineté », se tiendra en salle audiovisuelle au lycée Félix Éboué le vendredi 5 février de 13h à 15h. Bernard Bourdin, Professeur de philosophie politique à l’Institut Catholique de Paris, nous parlera de « Christianisme et souveraineté : enjeu théologico-politique ». La conférence sera suivie d’un échange avec le conférencier, la parole sera donnée pour des questions à la toute fin de l’échange entre les spectateurs du lycée Félix ÉBOUÉ et le conférencier.

Le problème théologico-politique est depuis ces dernières années abondamment traité à la faveur des œuvres de Carl Schmitt et plus largement des débats relatifs à la place des religions dans la sphère publique-politique. Il en résulte une inflation de l’expression « Théologie politique » sans jamais rigoureusement préciser à quelle théologie et à quelle tradition religieuse renvoie cette expression. Ce manque de précision vaut à l’intérieur même du christianisme. S’il existe un phénomène théologico-politique chrétien, celui-ci n’en est pas moins polysémique en raison de ses périodisations historiques et de la pluralité de ses traditions ecclésiales. C’est dès lors par la prise en considération des contextualités historiques que peut être rendue intelligible une pertinence philosophico-politique à la spécificité du théologico-politique chrétien. Pour ce faire, il convient donc d’articuler son originalité d’ensemble à ses différentes composantes, chacune d’elles correspondant à des paradigmes du christianisme. Le concept central qui préside à cette intelligibilité est celui de médiation : en premier lieu, celle théologique du Christ et de l’Eglise, en deuxième lieu, celui philosophique de nature. C’est par son caractère central dans l’économie chrétienne du salut, que la médiation chrétienne a pu apporter, d’une part, un statut très singulier au problème théologico-politique ; et d’autre part développer les conditions de possibilités de la modernité politique : topique, à cet égard est la mise en oeuvre du concept de souveraineté (l’Etat) et l’avènement de la « société » (démocratie et libéralisme). On ne saurait donc faire l’économie d’une interprétation théologico-politique de la constitution autonome/séculière des sociétés européennes et occidentales comme l’atteste les philosophies politiques de l’Âge classique. Les débats contemporains en cours sur le rapport entre « religion » et sphère publique-politique ne peuvent qu’en être plus éclairés.

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