Programme d’Enseignement Moral et Civique en classe de terminale

Mis à jour le vendredi 1er janvier 2016 , par Boris Debot

L’enseignement moral et civique au lycée

Cet enseignement s’adresse à l’élève et à l’apprenti, inscrit au lycée général, technologique et professionnel ou en centre de formation. Un même horaire lui est attribué quelle que soit la série. Il prend également appui sur les différents dispositifs qui organisent la vie des élèves dans les établissements (conseil de la vie lycéenne, heures de vie de classe, comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté). La formation morale et civique est de la responsabilité de toute la communauté éducative en raison des objectifs poursuivis par cet enseignement.

Inscrit dans la continuité de l’enseignement dispensé à l’école primaire et au collège, il embrasse les quatre dimensions de ce que doit être une culture morale et civique : la formation d’une conscience morale, la compréhension du rôle de la règle et du droit, l’exercice du jugement critique, le sens de l’engagement. Les valeurs et les concepts appréhendés dans les années passées doivent être approfondis au lycée.

Au lycée, les élèves deviennent réellement capables de peser leurs responsabilités personnelles et collectives. L’enseignement moral et civique prend en compte cette réalité en veillant à articuler constamment les valeurs, les savoirs et les pratiques. Les jeunes au lycée sont conduits à maîtriser les conditions de l’autonomie de jugement et à acquérir une claire conscience de leur responsabilité morale individuelle et collective. Ils s’inscrivent également dans deux registres de citoyenneté : l’un qui vise à cultiver le sentiment d’appartenance à la communauté des citoyens, l’autre qui développe la volonté de participer à la vie démocratique et peut déjà trouver à s’exercer en milieu scolaire. Nombre d’élèves atteignent l’âge de la majorité au lycée et acquièrent le droit de vote. Il ne faut pas oublier également que le législateur donne deux missions précises à cet enseignement. La loi du 27 octobre 1997, portant réforme du service national, fait obligation à l’éducation nationale d’assurer une éducation à la défense (c’est au cours de la scolarité au lycée qu’a lieu la Journée défense et citoyenneté). Ensuite, en application de la loi du 16 mars 1998, relative à la nationalité, celle-ci doit également assumer la présentation des principes fondamentaux qui régissent la nationalité française.

Le programme propose une progression pédagogique offrant à chaque niveau une logique directrice : « La personne et l’État de droit » et « Égalité et discrimination » en classe de seconde, « Exercer sa citoyenneté dans la République française et l’Union européenne » et « Les enjeux moraux et civiques de la société de l’information » en classe de première, « Pluralisme des croyances et laïcité » et « Biologie, éthique, société et environnement » en classe terminale. Les adaptations nécessaires doivent être faites pour les années du CAP et du BEP qui se font sur deux ans. Ces thèmes offrent toutes les opportunités nécessaires pour permettre aux élèves de réfléchir aux rapports qui existent entre la morale, le droit, la loi, les habitudes sociales, donnant ainsi les moyens de comprendre la spécificité et le rôle de chaque domaine.

Au lycée, quatre types de compétences sont évalués : identifier et expliciter les valeurs éthiques et les principes civiques en jeu ; mobiliser les connaissances exigibles ; développer l’expression personnelle, l’argumentation et le sens critique ; s’impliquer dans le travail en équipe.

Les méthodes pédagogiques utilisées dans l’ECJS, principalement les débats argumentés, se prêtent particulièrement aux objectifs et à l’esprit du programme. Il faut en respecter les règles pour leur efficacité. La préparation demande le recours à des sources documentaires variées, qui relèvent de diverses disciplines, et qui peuvent être exploitées au mieux avec les ressources du CDI. L’organisation du travail préparatoire au débat peut mobiliser des techniques diverses selon le sujet abordé : dossiers de presse, recherches en collaboration avec le professeur documentaliste, exposés préparatoires, etc. Il s’agit de contribuer à former l’esprit critique des élèves et de les conduire à élaborer des argumentaires construits et pertinents favorisant la confrontation de points de vue singuliers. Enfin tout débat argumenté doit donner lieu à une réflexion rétrospective en classe. Ces travaux peuvent être redevables de différentes formes d’évaluation. La démarche des travaux personnels encadrés (TPE) offre l’occasion d’activités interdisciplinaires sur des questions morales et civiques.

Classe terminale

En classe terminale, l’enseignement moral et civique se centre d’une part sur l’un des piliers fondamentaux des sociétés démocratiques : la reconnaissance du pluralisme des croyances ; d’autre part sur la façon dont s’organisent, dans l’espace démocratique, de grands débats sur les questions éthiques posées par la biologie et la médecine. Pour chaque thème, les questions éthiques, sociales et civiques sont étroitement liées et aucune de ces dimensions ne doit être négligée. Les connaissances sont abordées en vue des compétences à acquérir. Les suggestions de pratiques de classe sont indicatives. Trois démarches sont néanmoins privilégiées pour la mise en œuvre de cet enseignement auquel contribuent toutes les disciplines : le débat argumenté, les projets interdisciplinaires (type TPE) et le partenariat.






Pluralisme des croyances et laïcité

Compétences Connaissances Exemples de situations et de mises en œuvre
Identifier et expliciter les valeurs éthiques et les principes civiques en jeu La notion de laïcité. Ses différentes significations. Ses dimensions historique, politique, philosophique et juridique. Les textes actuellement en vigueur. Étude pluridisciplinaire des différentes façons de concevoir les relations entre l’État et la pluralité des convictions religieuses, au sein des régimes démocratiques (projet interdisciplinaire souhaitable).
Mobiliser les connaissances exigibles. La diversité des croyances et pratiques religieuses dans la société française contemporaine : dimensions juridiques et enjeux sociaux. Une étude de cas à partir des conditions d’élaboration de la loi de 2004 et des débats au sein de la commission Stasi. Analyse des arguments qui s’opposent et des principes éthiques et politiques dont ils relèvent.
Développer l’expression personnelle, l’argumentation et le sens critique. Exercice des libertés et risques d’emprise sectaire. À partir de situations observées ou de supports divers (littéraires, philosophiques, historiques, cinématographiques...), un débat peut être mené sur la notion de tolérance et ses significations morales, la distinction entre tolérance et droit, les limites de la tolérance...
S’impliquer dans le travail en équipe.






Biologie, éthique, société et environnement

Compétences Connaissances Exemples de situations et de mises en œuvre
Identifier et expliciter les valeurs éthiques et les principes civiques en jeu La notion de bioéthique. Les problèmes bioéthiques contemporains (la recherche génétique, les OGM, les thérapies géniques...). Le rôle du Haut Conseil des biotechnologies. Étude de cas ayant fait l’objet d’un avis ou d’un rapport du CCNE. État du débat médiatique. Explicitation éthique.
Mobiliser les connaissances exigibles. Les évolutions de l’éthique médicale. La question du consentement du patient. Le rôle du Comité consultatif national d’éthique (CCNE). Débat argumenté autour du principe de précaution.
Développer l’expression personnelle, l’argumentation et le sens critique. La responsabilité environnementale. L’interdépendance humanité-nature. Le principe de précaution : sa réalité juridique, ses applications et ses limites. Étude de cas et débat argumenté sur une question relevant de l’éthique médicale.
S’impliquer dans le travail en équipe.

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