Universel/général/particulier/singulier
Mis à jour le vendredi 1er janvier 2016 , par
Définition (TLFI)
Est universel ce qui s’étend à l’univers entier, ce qui embrasse la totalité des êtres et des choses. Est général ce qui se rapporte à la totalité des cas ou des individus ; c’est ce qui est le fait de tous ou ce qui concerne le tout. Est particulier ce qui appartient en propre, d’une manière exclusive (à quelqu’un, à quelque chose ou à un ensemble de personnes ou de choses). Est singulier ce qui est seul, ce qui est à part ; c’est ce qui est unique ou ce qui est pris isolément, indépendamment des autres éléments du groupe auquel il appartient.
Sens philosophique
L’universel ne se réfère pas nécessairement à l’univers (au sens physique) mais un ensemble déterminé de chose ou d’idées (c’est ainsi que l’on parle par exemple de l’univers du discours). En ce sens, est universel ce qui s’étend à tous les éléments de cet ensemble. Est général ce qui s’étend à la majorité des éléments au sein d’un groupe donné. Le général s’oppose en ce sens à l’universel en ce qu’il autorise des exceptions. Il s’oppose d’autre part au particulier et au singulier en raison même son extension (celle-ci étant variable : il y a différents degrés de généralité). En effet, le particulier désigne ce qui, au sein d’un groupe, n’appartient qu’à quelques-uns de ces éléments ou même à un seul. Dans ce dernier cas, la particularité s’identifie à la singularité puisque est singulier ce qui appartient à un et un seul élément d’un groupe, à un et un seul individu. La propriété singulière, en tant qu’elle isole un être de tous les autres, fait que l’adjectif singulier peut être dit de l’individu lui-même.
Exemple
Une langue universelle serait une langue partagée par tous les hommes (l’ensemble considéré étant l’humanité). L’attribut « mortel » est universel puisqu’il convient à tous les hommes. Le pouvoir étatique peut être considéré comme une propriété générale des sociétés (sans être pour autant une propriété universelle puisqu’il existe encore des sociétés sans États). Dans l’ensemble des figures géométriques, le fait d’avoir la somme des angles égale à deux droits est une propriété particulière, puisque seuls les triangles la possèdent (si on ne considère que les triangles, c’est par contre une propriété universelle). Avoir écrit À la recherche du temps perdu est une propriété singulière puisqu’elle ne convient qu’à un seul individu, Proust.
Pour aller plus loin
L’universel est souvent suspecté d’être une abstraction. On a ainsi pu critiquer les droits de l’homme comme parole creuse n’empêchant aucunement le mépris de ces droits dans les faits. On peut essayer de penser un universel concret (Hegel, Sartre), c’est-à-dire une singularité ou particularité qui s’élèverait d’elle-même à l’universalité. Cet universel peut notamment s’incarner dans des figures historiques, c’est-à-dire dans des individualités (c’est le cas de Napoléon pour Hegel).