Ressemblance/analogie

Mis à jour le vendredi 1er janvier 2016 , par Boris Debot

Définition (TLFI)

Une ressemblance est une similitude d’aspect physique et/ou de comportements entre deux ou plusieurs personnes (par analogie entre animaux) ; ou encore, c’est une similitude d’aspect, d’usage, etc. entre deux ou plusieurs choses de même espèce ou d’espèces voisines. Dans un sens plus général, la ressemblance désigne un ensemble de traits ou éléments communs. Une analogie est un rapport de ressemblance, d’identité partielle entre des réalités différentes préalablement soumises à comparaison.

Sens philosophique

Il est à noter que pour qu’il y ait ressemblance, il est nécessaire que l’on soit en présence d’objets qui ne sont pas identiques. Autrement dit, il n’y a ressemblances qu’entre des objets qui sont par ailleurs différents, entre lesquels il y a des dissemblances. Pour Leibniz, la ressemblance entre des choses singulières témoigne du fait que la généralité est quelque chose de réel. Notons enfin que l’on dit que des choses se ressemblent à partir du moment où elles présentent plusieurs traits communs jugés pertinents : c’est toujours depuis un certain point de vue qu’on juge de la ressemblance. Au sens courant, l’analogie désigne simplement une ressemblance faible. Mais au sens strict, une analogie est une identité entre les rapports qui unissent les éléments de plusieurs couples. Aristote écrit ainsi dans la Poétique : « J’entends par rapport d’analogie tous les cas où le second terme est au premier comme le quatrième au troisième ». Une analogie est donc du type « A / B = C / D ».

Exemple

Aristote illustre sa définition de l’analogie par l’exemple suivant : il y a le même rapport entre la vieillesse et la vie qu’entre le soir et le jour. C’est pourquoi le poète pourra dire du soir que c’est la « vieillesse du jour » ou de la vieillesse que c’est « le soir de la vie ». En mathématiques, on parle de raisonnement par analogie lorsqu’on détermine un terme d’un couple à partir de la connaissance de l’autre de ce même couple et des deux termes d’un autre couple. Par exemple, si « x * 5 = 4 * 10 », on peut déterminer que « x = 8 » (c’est ce que nous appelons la règle de trois).

Pour aller plus loin

Dans la philosophie médiévale, notamment chez Saint Thomas d’Aquin, le concept d’analogie jouera un rôle fondamental. Il constituera une réponse à la question de savoir si l’Être doit se dire d’une seule et même manière (univocité) des êtres finis et de l’être infini, Dieu, ou si, au contraire, il doit se dire de manière distincte (équivocité). L’analogie permettra de maintenir l’équivocité sans pour autant nier les traits communs.