Idéal/réel

Mis à jour le mardi 1er septembre 2015 , par Boris Debot

Définition (TLFI)

Est idéal ce qui n’a d’existence qu’intellectuelle, sans pouvoir être perçu par les sens. Est réel ce qui existe d’une manière autonome, ce qui n’est pas un produit de la pensée.

Sens philosophique

L’idéal, c’est ce dont la réalisation conférerait une parfaite satisfaction à l’homme. De manière plus particulière, l’idéal est un modèle d’après lequel peuvent s’orienter la pensée et les actions. Enfin, on peut parler d’idéaux pour qualifier les intérêts moraux, politiques, etc. qui rassemblent des groupes d’hommes (il faut distinguer un idéal d’une utopie, en ce sens que la réalisation du premier, au contraire de celle de la seconde, est envisagée comme possible). Le réel s’oppose quant à lui à l’apparent, au fictif ; c’est ce qui est effectif ou actuel au sens de ce qui est en acte, ce qui est donné, présent (en français, le mot « actuel » n’a plus qu’une signification temporelle ; en anglais le mot « actual » signifie bien « réel »). Par opposition à « idéal », « réel » renvoie aux choses telles qu’elles sont et non telles qu’elles devraient être.

Exemple

Pour Kant, un idéal est l’être unique exemplifiant avec exactitude une idée, celle-ci désignant le concept d’une perfection. Si l’expérience ne nous présente pas un tel idéal, il n’en reste pas moins que celui-ci est exigé par la raison et lui sert de règle pour agir et juger. Ainsi, si la vertu est une idée alors l’idéal qui lui correspond est le sage tel que l’ont défini les stoïciens, à savoir l’homme qui possède toutes les vertus et agit toujours selon celles-ci.

Pour aller plus loin

On peut enfin évoquer la conceptualisation psychanalytique de l’idéal, et plus particulièrement les concepts d’idéal du moi et de moi idéal. L’idéal du moi est un modèle auquel le sujet cherche à se conformer selon un processus d’identification. Le « support » d’un tel idéal est un être admiré, aimé (ce sont le plus souvent les parents). Le moi idéal est l’ « acteur » du fantasme dans lequel le moi se voit accomplir des actions héroïques.