Croire/savoir

Mis à jour le mardi 1er septembre 2015 , par Boris Debot

Définition (TLFI)

Croire quelqu’un, c’est attacher une valeur de vérité, ajouter foi à ce que dit une personne ; c’est estimer vraies ses paroles. Croire quelque chose, c’est tenir cette chose pour véritable. Il faut distinguer entre croire de manière absolue, c’est-à-dire accepter des vérités certaines comme vérités par adhésion de l’esprit ou par acte de volonté et croire au sens, affaibli, d’avoir une opinion. Savoir, c’est appréhender par l’esprit, avoir la connaissance complète ou pouvoir affirmer l’existence de quelque chose.

Sens philosophique

En philosophie, croire a le plus souvent le sens d’avoir une opinion. La croyance naturelle (qui se distingue de la croyance « surnaturelle », la foi) est un état qui se situe entre le doute et la certitude. C’est un assentiment, une reconnaissance comme vraie de quelque chose qui n’est que probable (Locke). Cela peut aussi être le résultat d’une habitude, d’une série d’expériences qui nous conduisent à attendre ce qui aura lieu dans des conditions similaires (Hume). Savoir suppose au contraire d’avoir la certitude que ce qui est reconnu comme vrai l’est nécessairement, objectivement. Autrement dit, savoir suppose un acte cognitif, une saisie conceptuelle. Cet acte inscrit la chose sue dans le cadre d’un système de connaissance rationnel. Platon distingue quant à lui trois degrés de la connaissance. Le premier degré est l’imagination. Le second est la croyance, identifiée à l’opinion, qui porte sur les choses sensibles et ne procède pas par raisonnement. Le troisième degré est la science qui a pour objet les vérités éternelles.

Exemple

Adoptons une position sceptique proche de celle de Hume. Supposons à présent que les nombreuses fois où nous avons observé un nuage gris dans le ciel, il a plu dans les dix minutes qui suivaient. Supposons de plus que nous contemplons à présent un tel nuage gris. Si nous disons « il va pleuvoir », exprimons-nous une croyance ou un savoir. C’est une croyance car il est impossible d’inférer de la conjonction constante du nuage et de la pluie une connexion nécessaire entre ces deux choses (et ce quand bien tout le monde aurait toujours observé une telle conjonction).

Pour aller plus loin

On pourrait se demander, à la suite de l’exemple précédent, comment peut-il encore y avoir un savoir. Mais il faut bien remarquer que c’est selon un certain partage (sceptique) croire/savoir que nous avons développé cet exemple. Comme le montrait déjà la partie précédente, la distinction entre croire et savoir peut se décliner de façon multiple. Or, ceci est le signe de l’importance que les philosophes ont toujours conféré au problème de la connaissance, de sa forme, de sa validité, de sa certitude, etc., et plus largement au problème de la vérité. Il ne s’agit pas seulement en philosophie de découvrir la vérité mais bien de savoir ce qu’est la vérité.