Contingent/nécessaire/possible
Mis à jour le mardi 1er septembre 2015 , par
Définition (TLFI)
Est contingent ce qui est susceptible d’être ou de ne pas être, de se produire ou de ne pas se produire. Est nécessaire ce qui ne peut pas ne pas être ou ne peut pas être autrement. Est possible ce qui peut être, exister, se produire ; ce qui est faisable, réalisable.
Sens philosophique
Contingence, nécessité et possibilité sont des catégories de la modalité. La contingence s’oppose à la nécessité. Un événement est contingent s’il repose non sur des lois générales mais sur des circonstances particulières, sur un état de choses singulier. Que je batte le record du 100 mètres est en ce sens contingent car cela dépend de ma santé, des conditions climatiques, etc. En logique, on dit qu’une proposition est contingente si sa vérité ou fausseté ne peut être connue que par expérience. Un événement sera au contraire dit nécessaire s’il est entièrement déterminé (par exemple, par une série de causes et d’effets physiques). Que le soleil se lève demain matin, est en ce sens nécessaire, du moins dans le cadre scientifique du système des lois de la nature. En logique, une proposition est nécessaire si elle est toujours vraie, indépendamment de toute donnée de l’expérience. (ex : « Il pleut ou il ne pleut pas). Enfin, un événement est possible s’il ne s’oppose pas aux lois ou conditions générales de l’expérience, sans pour autant être « nécessité » par elles. En logique, une proposition est possible si elle n’implique pas contradiction (« Il pleut et il ne pleut pas » est impossible ; « Il est grand et intelligent » est possible).
Exemple
Selon Leibniz, le monde est contingent ; il aurait pu être autrement qu’il n’est ; ainsi César aurait pu ne pas devenir le dictateur qu’il a été ; c’est-à-dire qu’un César non dictateur était possible. Dieu avait à sa disposition une infinité de possibilités mais toutes n’étaient pas compossibles (possibles simultanément) ; la création du « meilleurs des mondes possibles » est donc la sélection « non contradictoire » de certains de ces possibles. Par contre, Dieu ne pouvait pas ne pas suivre les vérités nécessaires, au premier rang desquels les vérités logiques. Par exemple, il ne pouvait pas faire que « 2 + 2 = 5 ».
Pour aller plus loin
Le problème des futurs contingents est un bon exemple des questions que peut soulever la modalité. Si je dis, « il y aura une bataille demain ou il n’y aura pas de bataille demain », cette proposition est nécessaire, elle est toujours vraie. Mais cela n’implique-t-il pas qu’il est nécessaire que l’un (et non l’autre) de ces deux évènements ait lieu de telle manière que cet événement lui-même serait nécessaire ? La réponse d’Aristote consistera à dire que la nécessité porte sur le « ou » et non sur les évènements ; ce qui préserve la contingence du futur.