Cause/fin
Mis à jour le mardi 1er septembre 2015 , par
Définition (TLFI)
La cause est ce qui produit un effet. Elle est souvent identifiée aux notions de principe et d’origine. La cause est ce qui fait que des choses ou des êtres sont. La fin est, dans le sens le plus courant, ce qui constitue la limite d’une durée. Mais c’est aussi le terme de quelque chose, au sens d’un but. C’est l’objectif que l’on se fixe, ce à quoi tend un projet, une action accomplie d’une façon délibérée
Sens philosophique
Aristote a distingué quatre types de causes, les causes matérielle, efficiente, formelle et finale. La cause matérielle, c’est le support d’un effet, ce sur quoi il a lieu ; la cause efficiente, c’est l’agent qui produit l’effet ; la cause formelle, c’est l’idée qui est suivie pour produire l’effet (et qui « informe » la matière) ; la cause finale, c’est le but, l’objectif de l’action, le « ce en vue de quoi ». La science moderne a congédié l’idée d’une cause finale, d’un objectif poursuivi par la nature, en lui opposant l’idée d’un déterminisme naturel suivant des lois sans but. Ce n’est pas dire que la notion de fin a perdu toute signification en perdant le statut de cause. Cette exclusion était peut-être au contraire la condition pour que la fin acquière un sens propre ; la fin relève alors de la pratique, de l’action humaine (bien que par analogie on puisse parler d’une fin des évènements naturels). Elle relève de la décision, de la réflexion, de la liberté, etc.
Exemple
Réfléchissons tout d’abord à un mouvement réflexe : on me tape sur le genou et celui se lève « automatiquement ». Ici, il est possible d’assigner des causes physiques du mouvement en ce sens que, d’une part, ce dernier peut faire l’objet d’une observation par un tiers, et d’autre part, que si on répète l’expérience dans des conditions similaires, les mêmes résultats seront obtenus. Pensons à présent à une action très simple tel qu’aller acheter du pain ; il peut y avoir beaucoup de motivations à cela (j’ai faim, je l’achète pour ma voisine qui est invalide, etc.). Certes, on pourrait peut-être scruter mon cerveau pour voir quels processus neurologiques ont donné lieu à cette action mais cette hypothèse, dont la vérification n’est pas encore scientifiquement à notre portée, ne nous convainc pas. La fin (ou plus modestement la raison ou le motif) nous semble irréductible à une cause, ne serait-ce que parce que la cause est distincte de son effet, tandis que l’action semble très étroitement liée à la fin qu’elle poursuit ; ou encore parce qu’il semble que la fin d’une action semble pouvoir recevoir de multiples justifications, interprétations tandis qu’une cause doit être unique et parfaitement déterminée.
Pour aller plus loin
On pourra réfléchir à des actions qui semblent pouvoir s’identifier à de purs mouvements corporels répondant à des causes. Par exemple, le fait de lever le bras. Y a-t-il là une décision réfléchie, la poursuite d’un but ? Peut-être peut-on dire qu’on est en présence d’une fin partielle, non exprimée, servant une fin qui, elle, est réfléchie.