Absolu/relatif
Mis à jour le mardi 1er septembre 2015 , par
Définition (TLFI)
L’absolu, c’est ce dont l’existence ou la réalisation ou la valeur est indépendante de toute condition de temps, d’espace, de connaissance. Le relatif, c’est au contraire, ce qui devrait être comparé avec la moyenne des notions, des choses ou des êtres de même espèce, et ne peut être évalué en soi, d’une façon indépendante.
Sens philosophique
L’absolu philosophique a très souvent désigné l’être qui, conformément au sens donné ci-dessus, a une existence indépendante de tous les autres êtres, qui est inconditionnel, et qui de plus, possède en lui-même sa propre « raison d’être » ainsi que toutes les perfections ou propriétés. En ce sens, l’absolu, c’est Dieu. Inversement, le relatif, c’est ce qui dépend d’autre chose et n’existe que lorsque certaines conditions sont réalisées ; c’est aussi ce qui est limité, soumis à la finitude, imparfait. Les créatures sont ainsi relatives (à Dieu) ; les effets sont relatifs (à leurs causes) ; les accidents sont relatifs (à une substance) ; la connaissance humaine est relative (car imparfaite).
Exemple
Einstein : « le mouvement, du point de vue de l’expérience possible, apparaît toujours comme le mouvement relatif d’un objet par rapport à un autre ». Tout mouvement d’un corps, selon Einstein, est dépendant des corps qui l’environnent, ou encore, il est conditionné par les propriétés de l’espace-temps (local) auquel il appartient. « Jamais on n’observe un « mouvement par rapport à l’espace » ou, comme on dit, un mouvement absolu ». L’espace de la mécanique classique étant homogène et continue (Newton écrit qu’il est « de durée éternelle et de nature immuable »), n’étant rien d’autre qu’un réceptacle du mouvement, un mouvement par rapport à cet espace absolu serait lui-même un mouvement absolu ce à quoi Einstein s’oppose.
Pour aller plus loin
L’application des notions d’absolu et de relatif peut se révéler très problématique, notamment dans les domaines de la morale (et de l’éthique) et de l’esthétique. Peut-il exister un impératif catégorique (Kant) qui dicte à chacun de manière absolue ses devoirs ? Exemple : « Agis selon la maxime qui peut en même temps se transformer en loi universelle ». Serait-il même souhaitable qu’existe un tel impératif, qui, en tant qu’inconditionnel, ne peut être questionné, remis en cause dans des situations particulières. Concernant l’esthétique, peut-on supposer qu’il existe des valeurs absolues gouvernant ce qu’est le beau ? Le beau n’est-il pas plutôt relatif à une culture, à des conditions sociales, à des « modes » ? Mais alors comment préserver une certaine autonomie de l’art, comme faire que le goût ne soit pas purement arbitraire ?